La Communication Non Violente (CNV) est un levier puissant pour transformer les relations en entreprise et au quotidien. Adoptée par des organisations comme Xelya, elle repose sur l’écoute, la bienveillance et l’empathie, offrant une alternative aux échanges empreints de jugement ou de conflit.
Qu’est-ce que la Communication Non Violente ?
La Communication Non Violente (CNV), fondée par Marshall Rosenberg, va bien au-delà des mots : elle repose sur une écoute et une expression authentiques, permettant des échanges empreints de bienveillance et d’empathie.
La CNV est née d’une vision simple mais ambitieuse : permettre une communication respectueuse de chacun et réduire les conflits. Inspirée par les principes de la non-violence prônés par Gandhi, elle invite à une approche qui évite les mots et attitudes blessants, même de manière involontaire, pour ouvrir la voie à une bienveillance inconditionnelle.
Pourquoi cette vigilance est-elle nécessaire ? Parce que, même sans en avoir conscience, nos paroles peuvent être perçues comme blessantes, que ce soit pour les autres ou pour nous-mêmes. Souvent, notre éducation et notre culture valorisent la compétition et les jugements, davantage que la coopération et l’acceptation des différences.
Cultiver l’empathie et la bienveillance
Dans la CNV, l’empathie consiste à écouter l’autre sans jugement, renforçant ainsi les relations et favorisant un climat de respect en entreprise. La bienveillance s’étend aussi à soi-même : se traiter avec compassion en reconnaissant ses propres besoins non satisfaits aide à avancer de manière constructive.
La colère, enfin, est vue comme un signal d’un besoin ignoré ; en identifiant ce besoin, il devient possible de transformer la frustration en une demande constructive pour améliorer les relations.
Les enjeux de la communication « violente »
Plusieurs comportements risquent d’alimenter une communication dite « violente » sans qu’on le réalise pleinement :
- Les jugements : attribuer tort ou raison en fonction de nos standards personnels, sans prendre en compte le vécu de l’autre.
- Les comparaisons : se comparer aux autres, ce qui peut miner la confiance et nuire à l’estime de soi.
- L’évitement de la responsabilité : en attribuant nos actions ou sentiments à des facteurs externes, comme « je n’ai pas le choix » ou « il faut », on évite de prendre la pleine responsabilité de nos choix.
- Les exigences : formuler des souhaits sous forme d’obligations, ce qui peut être perçu comme autoritaire.
La Méthode OSBD
Pour pratiquer la CNV, Rosenberg propose une approche en quatre étapes, connue sous le nom d’OSBD : Observer, Sentiments, Besoins, Demande.
1. Observer sans juger
Pour éviter les malentendus, il est essentiel de distinguer les observations des jugements. Par exemple, remplacer « tu es toujours en retard » par une observation spécifique comme « cela fait trois réunions que tu arrives après l’heure ». Cela permet à l’interlocuteur de se sentir entendu sans se sentir jugé.
2.Exprimer ses sentiments
Exprimer ses émotions de manière authentique favorise une connexion plus profonde avec les autres. Cela donne aussi la liberté à notre interlocuteur de partager ses propres ressentis. Il est utile de faire attention aux phrases qui commencent par « tu » ou « vous », car elles traduisent souvent des jugements déguisés en sentiments.
3. Identifier et partager ses besoins
Nos sentiments sont directement influencés par nos besoins : s’ils sont satisfaits, nous éprouvons des émotions positives ; s’ils sont négligés, des émotions plus difficiles peuvent surgir. En les reconnaissant et en les exprimant, nous permettons à l’autre de mieux nous comprendre et d’y répondre avec empathie.
4. Formuler des demandes claires
Plutôt que de dire ce que nous ne voulons pas, la CNV invite à exprimer positivement nos demandes, en les formulant de manière précise, négociable et réaliste. Une demande efficace est exprimée ici et maintenant, est adressée à une personne spécifique et est formulée de manière affirmative.
Et concrètement ça donne quoi ?
Imaginons :
Un collègue exprime son mécontentement face à une charge de travail excessive : « Je n’en peux plus de toutes ces tâches ! On nous donne sans arrêt plus de travail sans jamais nous demander notre avis, c’est épuisant ! »
En l’accompagnant avec la méthode OSBD, il pourrait reformuler ainsi :
Observation : « Ces dernières semaines, j’ai reçu plusieurs nouvelles tâches qui m’ont été assignées sans consultation préalable. »
Sentiment : « Cela me fait me sentir épuisé et découragé, car j’ai l’impression de ne pas avoir mon mot à dire dans la gestion de ma charge de travail. »
Besoin : « J’ai besoin de plus de clarté et de respect dans la répartition des responsabilités, ainsi que d’un dialogue pour équilibrer la charge de travail. »
Demande : « J’aimerais qu’à l’avenir, nous discutions ensemble des tâches supplémentaires avant de les assigner et qu’on établisse une répartition plus équilibrée au sein de l’équipe. »
En reformulant de cette manière, le collaborateur exprime ses ressentis et besoins de façon claire et constructive, ce qui facilite la résolution du problème tout en renforçant la collaboration.
La CNV : un chemin de transformation
La CNV est un chemin de développement personnel et relationnel. Il ne s’agit pas d’un objectif à atteindre une fois pour toutes, mais bien d’un apprentissage continu. En appliquant la CNV au quotidien, nous participons activement au changement que nous souhaitons voir dans notre environnement professionnel et au-delà.
En cultivant la CNV, chacun peut apporter sa contribution au bien-être collectif, en commençant par soi-même.
Pour aller plus loin
Ecoutez les épisodes de notre podcast dédié à l’expérience collaborateur qui vous donneront un éclairage unique sur des pratiques managériales favorisant le bien-être et l’engagement.
Episode 1, avec Cyril Bouchet
Épisode 7 avec Christophe Parrot